La JOCI en Allemagne pour un symposium sur la numérisation de la planète

Façonner activement la numérisation à travers le monde

C’est en collaboration avec le KAB (mouvement national du MMTC), le Weltnotwerk et KönzgenHaus qu’a été organisé à Cologne/Haltern, en décembre 2018, un symposium de deux jours intitulé « Le numérique à l’échelle mondiale : risques et opportunités pour le travail dans le futur ». La numérisation de la planète – dans le monde du travail et dans la vie quotidienne – peut-elle mettre fin à l’extrême pauvreté, aux inégalités et à l’injustice et donner lieu à une inversion des tendances sur le plan écologique ?

La numérisation engloutit les ressources et est une bombe à retardement écologique

« La numérisation ne réduit pas notre empreinte écologique ; au contraire, à elle seule, l’introduction de la conduite automobile autonome multiplierait la demande énergétique de façon extraordinaire en raison de l’augmentation extrême des flux de données », a souligné Sven Hilbig, chargé du commerce mondial à l’agence de développement Brot für die Welt. « La batterie d’une voiture électrique contient 10 000 fois plus de lithium que celle d’un téléphone portable. La hausse de la demande des matières premières provenant d’Afrique et d’Amérique du Sud est donc un sérieux problème pour la durabilité sociale et écologique dans l’hémisphère sud. Le commerce numérique, comme ici avec les matières premières, menace également de restreindre le développement des pays émergents ; les chaînes d’approvisionnement numérique augmentent la valeur ajoutée des entreprises et plateformes opérant au niveau mondial. »

Nouvelles de la JOC d’Asie-Pacifique : «Nous croyons que nous sommes la solution»

En octobre dernier, la JOC d’Asie-Pacifique (ASPAC) a organisé une rencontre continentale d’action, un séminaire sur la protection sociale et un échange régional de responsables aux Philippines. La rencontre continentale d’action a eu lieu à Taytay, dans la province de Rizal. Vingt-huit délégués des JOC nationales d’Australie, d’Indonésie, du Japon, du Pakistan et des Philippines ont participé à l’événement, où étaient également présents l’équipe d’ASPAC, le secrétaire général de la JOCI et une coordinatrice de la Panaf.

ASPAC avait choisi un thème ambitieux pour cette rencontre : « Nous sommes jeunes ! Nous sommes des travailleurs ! Nous luttons pour notre dignité ! » Les participants se sont réunis pour partager leurs expériences et préoccupations, leurs difficultés et convictions à propos de la JOC dans leurs pays respectifs. « Nous les jeunes, nous voulons contribuer et participer à la société. Nous sommes souvent exclus et non respectés. Nous voulons trouver le moyen de vivre une vie digne dans cette société. Oui, nous croyons que nous sommes la solution et que nous pouvons changer les choses ! »

Ne laissons pas les travailleuses de côté : Halte à la discrimination de genre au travail et dans la société ! Halte à toutes les formes de violence !

Aujourd’hui, 25 novembre, alors que nous commémorons la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous, Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale, élevons nos voix pour dénoncer les violences et la discrimination que les jeunes travailleuses vivent chaque jour au travail et dans la société. L’une d’elles s’appelle Mary, elle a 28 ans et vient du Nicaragua.

« Je travaille dans une zone franche pour Hansae Nicaragua SA, une usine textile. Cela fait un an que je travaille là comme opératrice de machine.

Dans notre pays, la violence basée sur le genre est un problème que nous vivons au quotidien à la maison dans l’éducation que nous recevons pour assumer les tâches ménagères parce que nous sommes des femmes, par exemple cuisiner, faire la lessive et le nettoyage, s’occuper des enfants… Lorsque je me rends au travail, je suis confrontée au harcèlement sexuel de rue tous les jours. La société minimise cette pratique, la présentant comme inoffensive mais à mes yeux, il s’agit aussi de violence basée sur le genre et je me sens réellement harcelée quand je marche au milieu des gens.

Parfois sur mon lieu de travail, je fais aussi l’objet de violence psychologique. Ils utilisent des mots très forts, ils crient, ils nous insultent en grande partie parce que nous sommes des femmes. Quelque part, nous nous taisons, nous n’exigeons pas le respect car nous voulons conserver notre emploi. La violence dont nous sommes victimes est à la fois horizontale et verticale : horizontale lorsque les opérateurs masculins qui font le même boulot que nous sont violents et nous harcèlent ; verticale lorsqu’elle est le fait d’un supérieur qui exerce son pouvoir et son machisme sur nous, nous donnant une charge de travail plus importante pour le même salaire, nous considérant comme des marchandises, des objets.

En m’engageant à la JOC du Nicaragua, je veux être formée en tant que femme, je veux m’organiser avec d’autres jeunes femmes qui vivent la même réalité afin de lutter pour notre dignité de femmes et exiger du respect envers les femmes. »