Nous sommes aujourd’hui le 8 mars, Journée internationale de la femme. Cette journée nous rappelle la longue tradition de lutte menée jusqu’à aujourd’hui en faveur des droits de la femme. Elle nous rappelle plus particulièrement le combat pour le droit de vote des femmes, l’une des revendications formulées dans plusieurs pays au cours de l’évolution historique de cette journée spéciale qui allait devenir un symbole collectif international.
« Je suis née dans une communauté indigène du Guatemala et mes parents ont été forcés de migrer à la capitale. J’ai dû commencer à travailler à l’âge de 14 ans pour payer mes études. Je travaille depuis deux ans à Coransa, une maquila textile (qui a changé de nom pour s’appeler Denimatrix), dans la section blanchisserie où mon objectif de production est de 2500 pantalons à réviser pour m’assurer qu’ils ne présentent pas de défaut. Grâce au processus continu d’éducation et d’action de la JOC du Guatemala, nous avons vu que le niveau d’exploitation était élevé et que les droits des travailleurs étaient bafoués ; ils ont de longs horaires de travail et leurs heures supplémentaires ne sont pas payées. Lorsque j’ai commencé à travailler, la firme comptait 3200 travailleurs, elle n’en compte aujourd’hui que 1800. Elle a licencié en masse. – Nadia (JOC du Guatemala)
« Je travaille comme chef d’équipe dans une entreprise de construction. Je suis la seule femme chef d’équipe dans cette société. J’aimerais avoir des enfants dans quelque temps. Vu que le bien-être de l’entreprise est important pour moi, j’ai parlé à mon supérieur pour l’informer de mes projets. Sans poser de questions sur la façon dont je pensais combiner ma vie de famille et mon travail, il m’a remplacée par un homme et m’a rétrogradée du jour au lendemain. J’ai découvert que tous les autres chefs d’équipe – masculins – gagnaient plus que moi. » - Juliana (JOC d’Allemagne)
Cette lutte historique pour l’égalité entre les genres n’est pas terminée. Les témoignages de ces jeunes femmes du Guatemala et d’Allemagne reflètent la diversité des situations que traversent les femmes partout dans le monde et la vie précaire à laquelle elles sont confrontées. Les femmes ont moins de pouvoir, d’influence, et elles participent moins aux processus de prise de décisions à tous les niveaux, au sein de la famille, au travail et dans la société. Les jeunes femmes perçoivent des salaires inférieurs à ceux des hommes pour le même travail. Les femmes se retrouvent la plupart du temps dans la chaîne de production et rarement à des postes de direction. Cela affecte leur sécurité sociale et leur pension de retraite. Les femmes sont très souvent obligées de travailler dans des conditions dangereuses et insalubres, sans protection adéquate. Les femmes et les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) sont systématiquement discriminés, harcelés, exploités et maltraités mentalement, physiquement et sexuellement au travail et dans la société. La discrimination basée sur le sexe est maintenue intentionnellement pour affaiblir les organisations de travailleurs. Les hommes dominent les femmes dans de nombreux aspects de la vie à cause du modèle patriarcal mis en place.
Cette réalité a été décrite par les délégués du monde entier qui se sont réunis lors du XIVe Conseil international de la JOCI organisé du 25 septembre au 8 octobre 2016.
La définition sous-jacente des rôles en fonction du sexe et du genre affecte tous les êtres humains car elle constitue un obstacle à la liberté, à la justice et à l’égalité pour toutes et tous.
Nous n’accepterons jamais cela. Comme l’a déclaré le conseil, cette réalité va à l’encontre des valeurs communes de l’évangile et de la vérité, et elle est contraire à l’esprit de la JOC. L’égalité entre les êtres humains, indépendamment de leur genre, de leur race, de leur nation ou de leur couleur, doit être promue et protégée. La Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que toute personne a droit au travail et au libre choix de son travail. Aucun concept lié au genre ne devrait dès lors influencer l’accès à un emploi spécifique. Tant les jeunes femmes que les jeunes hommes doivent être à l’abri de tout harcèlement sexuel, mental et psychologique.
C’est clair : chaque jeune travailleur, chaque jeune travailleuse a droit à un travail juste, à l’égalité et à une vie digne !
Nous luttons pour l’égalité des genres dans chacun de nos secteurs d’action. Nous réclamons le droit des femmes à obtenir un premier emploi et nous promouvons la diversité sexuelle. Nous autonomisons les femmes au sein de notre mouvement. En même temps, nous exigeons la mise en œuvre de l’égalité des droits à tous les niveaux de la société !
Notre plan d’action international montre clairement que nous agissons chaque jour, à chaque moment, pour le changement, l’égalité et la justice. Aujourd’hui n’est pas la seule journée d’action, il s’agit d’un moment particulier pour nous souvenir de la longue tradition dans laquelle nous nous inscrivons et de toutes les personnes qui se sont sacrifiées dans le cadre de ce combat.
N’oubliez jamais la lutte ! Ne perdez jamais espoir ! Ensemble, réclamons l’égalité et la justice !
Nous vous souhaitons une bonne Journée internationale de la femme !
En solidarité,
Le Secrétariat international de la JOCI