Les lois en vigueur et les codes du travail pourtant entérinés ne sont pas pleinement appliqués ni imposés. Les femmes, égales aux hommes en dignité, se heurtent aux inégalités et aux discriminations au travail et dans la société. Les travailleurs migrants sont particulièrement vulnérables. Ils sont moins organisés par les syndicats et ne connaissent pas leurs droits. C’est pourquoi dans certains cas, les employeurs se réjouissent de pouvoir embaucher des travailleurs migrants qui seront sous-payés et exploités.
Au niveau mondial, nous subissons aujourd’hui l’impact du changement climatique : hausse des températures, inondations massives, incendies de forêts, pollution, etc. De nombreuses usines et entreprises transnationales sont responsables d’une grande partie de la pollution environnementale, mais beaucoup de gouvernements n’ont aucun programme précis pour élaborer des politiques visant à protéger l’environnement.
Les réseaux sociaux ont à la fois des conséquences positives et négatives. Ils contribuent à sensibiliser les jeunes aux situations dans le monde, mais la diffusion de fausses infos est facile et l’interaction humaine diminue.
Les discussions et réflexions approfondies que les délégués ont eues durant ce séminaire international leur ont clairement montré qu'ils devaient mettre les jeunes travailleurs, leurs familles et leurs communautés au cœur de leur engagement et de leur action. Ils sont inspirés par les valeurs et enseignements de diverses traditions religieuses, notamment le respect et le renforcement de la dignité humaine et de la solidarité, valeurs conformes aux principes de la Déclaration des droits de l’homme.
Les délégués ont compris que les valeurs communes que nous partageons, la solidarité, la dignité humaine, les valeurs chrétiennes que sont l’amour et l’entraide, l’unité dans la diversité, nous rendent plus forts face aux défis auxquels nous sommes confrontés au quotidien. Nous poursuivrons notre combat pour remodeler l’avenir du travail, notre engagement auprès de la base, notre travail de conscientisation et de dialogue, notre action en réseau, tous nos efforts pour défendre les droits des travailleurs, guidés par notre méthode (Voir-Juger-Agir) et notre Déclaration de principes.
Notre vision pour l’avenir du travail est celle d’un travail juste sans précarité, sans externalisation, sans flexibilisation, sans chômage. Un travail où les droits des travailleurs sont respectés par tous les acteurs, sans discrimination fondée sur l’origine, le genre, la couleur de peau, la religion ou le pays. Un travail avec une garantie d’emploi et une protection sociale aujourd’hui et à l’avenir.
Un travail où les travailleurs sont au centre de la production, basée sur leurs besoins et non sur le capital, où ils sont libres de s’associer et de former un syndicat. Un travail qui garantit la protection et la préservation de l’environnement. Un travail où la migration est un choix, où elle n’est pas forcée. Enfin, un travail qui nous permet de vivre dignement et qui s’engage sur la voie d’une société sans classes.
En tant que délégués de ce séminaire international, ils se sont engagés à agir pour poursuivre leur tâche de sensibilisation et d’éducation des jeunes travailleurs de la base.
Ils appellent les gouvernements à appliquer les lois et réglementations existantes en matière de protection des droits des travailleurs et de leurs familles, et à poursuivre ceux qui se rendent coupables d’ignorer ces lois. Ils appellent également au dialogue inter-religieux avec l’Eglise et différentes organisations religieuses.
Ils renforceront la collaboration existant entre eux ainsi que leur réseau aux niveaux local, national, continental et international afin de consolider la solidarité internationale qui vise à défendre les droits des travailleurs. Ils mettront sur pied des échanges avec d’autres organisations, ainsi que des formations pour bâtir une coopération. Dans leurs rangs, ils continueront à éduquer, organiser et mobiliser.