Célébration du Premier Mai à Laeken : Cardijn est toujours actuel !

Depuis 1977, tous les ans, du 24 avril au 1er mai, la JOCI organise des activités et des actions visant à célébrer la Semaine internationale de la jeunesse travailleuse (SIJT) et la Fête du travail. Cette année 2017 ne pouvait pas être différente. Aux quatre coins du monde, les jeunes travailleurs et travailleuses militant(e)s de la JOCI ont réalisé des actions contre la précarité et l'instabilité de l'emploi, contre les inégalités existantes dans tous les domaines de leur vie. Ils ont dénoncé les problèmes sociaux, politiques, économiques et culturels qui continuent d’affecter les conditions de vie et de travail de millions de jeunes femmes et de jeunes hommes partout dans le monde.

A Bruxelles, pour clôturer la Semaine Internationale de la Jeunesse Travailleuse, la JOCI a activement participé à la célébration du 1er Mai à Laeken. Elle y a célébré les 50 ans de la mort de Cardijn et affirmé « Cardijn toujours actuel ! » avec enthousiasme.

La célébration a eu lieu en l’église Notre-Dame de Laeken à Bruxelles. Près de 600 personnes - militants actuels de la JOCI, anciens de la JOC de Belgique accompagnés d’autres anciens venus de France, des Amériques, d’Afrique et d’Asie - ont eu l’opportunité de participer à l’évènement.

La fête du 1er mai est un symbole de la souffrance, du sang même des travailleurs, mais surtout celui de leurs luttes et revendications. Il convenait que des jeunes travailleurs y apportent leurs témoignages au cours de notre célébration.

Selon Martin, de la JOC de Belgique, Cardijn est toujours actuel : « Nous avons foi dans la dimension universelle et permanente de la JOC et dans sa vocation à rassembler tous les jeunes travailleurs. Il est dit que les organisations naissent et vivent dans la foi et meurent dans la bureaucratie. La JOC vit et notre foi est ardente. Cette foi, elle s'incarne au quotidien dans l'action des jocistes dans leurs milieux de vie. Nous avons foi dans la jeunesse laborieuse, dans sa capacité à diriger le mouvement et à mener la lutte pour la dignité de tous les jeunes travailleurs ».

Pour lui, ce qui unit cette jeunesse dans toute sa diversité au sein de la JOC, c'est la méthode du mouvement, toujours actuelle, toujours pertinente, dont la simplicité n'a d'égal que la richesse. C'est la pratique de cette méthode qui permet de faire évoluer le mouvement pour qu'il soit toujours au plus proche des jeunes travailleurs. Vivre dans son siècle, c'est un des enseignements de Joseph Cardijn.

Le témoignage d’Abdul Alamyar du MUG, de la section Bruxelloise de la KAJ, rejoint la réflexion de Martin. Abdul témoigne de cette vie et de cette foi ardente de la JOC qui est en action continue dans la réalité quotidienne en faisant face aux défis sociaux et plus spécifiques de la jeunesse.

Abdul, un demandeur d’asile originaire d’Afghanistan, raconte son itinéraire particulier : « Il y a à peu près 4 ans, j’ai participé au camp de la KAJ. Un ami qui était déjà dans le groupe m’avait invité. Après deux ans, je me suis engagé dans le groupe des responsables. Nous avons notre local tout près du Petit-Château (centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Bruxelles) appelé ‘Voyaach’, ce qui veut dire que nous sommes « en cours de route », avec un arrêt à Bruxelles, venant d’une région qui connaît la guerre. Le local est devenu notre deuxième maison. Nous y parlons de la vie, de notre avenir, de l’égalité et de l’inégalité dans le monde. »

 

Pour Ludovicus Mardiyono, président sortant de la JOCI (2012-2016), le message de Cardijn est « puissant et plein d'inspiration. Il se base sur son expérience concrète et les expériences des jeunes travailleurs avec lesquels il a vécu. Il ne porte pas seulement des fruits, il se multiplie. Commencée avec un petit groupe de jeunes femmes à Laeken-Bruxelles en 1912, cela fait maintenant plus de 100 ans que la JOC contribue de multiples manières à changer le monde grâce à ses leaders et à leurs actions. »

Mardiyono a invité tout le monde à continuer à soutenir le mouvement. D’après lui « il n'y a aucune raison de douter de la pertinence de Cardijn. Maintenant, si vous êtes d'accord avec moi et que vous voulez continuer à étendre l'impact du patrimoine de Cardijn, au nom du Secrétariat international de la JOCI et de l'Association internationale Cardijn, je vous invite à ouvrir votre esprit et votre cœur et à prendre des initiatives pour, ensemble avec les leaders de la JOC, développer le mouvement à travers le monde et multiplier ses actions ».

Pendant la célébration, l’évêque de Bruxelles, Mgr Jean Kockerols, a fait une homélie très appréciée, résolument centrée sur l’actualité de Cardijn. Il a relevé 5 défis auxquels le monde actuel est confronté et à propos desquels il s’interrogeait : Et si Cardijn revenait ? Comment s’adresserait-il aux jeunes travailleurs ? Et, à travers eux, que nous inviterait-il à voir ? Comment nous aiderait-il à juger ? Dans quel sens nous appellerait-il à agir ?  …

Après la célébration eucharistique, les participants ont été invités à visiter, dans l’église, l’exposition permanente sur Cardijn et le développement de la JOC Internationale et à visiter les stands des JOC, de la JOC Internationale et du Centre de formation Cardijn.

Comme toujours, la proclamation de Cardijn selon laquelle : « Un jeune travailleur, une jeune travailleuse, vaut plus que tout l’or du monde » demeure pour nous tous une source d’inspiration qui nous invite à continuer nos actions et notre lutte pour un travail juste et une vie digne, la protection sociale, l’égalité entre les genres et une éducation de qualité. Elle nous encourage à poursuivre notre combat pour un vivre-ensemble mondialisé en lutte pour la Justice et la Fraternité.